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  ''Baillarines de barra’’

 Une calaveras qui naît de la visite au musée Ungerer à Strasbourg....

   Tomi Ungerer, dessinateur, est connu pour ses livres pour enfants au succès international, mais il est avant tout un fin observateur de la société de son temps et a livré une satire virulente de certains aspects de la société. Je connaissais déjà ses dessins politiques, mais c’est la découverte de son travail autour du thème du temps, décliné dans tous les aspects de son oeuvre, qui motive la réalisation de cette calavera..

   Entre fascination et angoisse, la mort est un thème majeur, qu’il traite avec un sens de l’absurde exacerbé, hérité de la tradition familiale, car on était, de père en fils, constructeurs d’horloges astronomiques chez les Ungerer.


   Cette calavera ‘‘pompe’’ donc joyeusement, en le réinterprétant, le dessin ‘‘Rapt’’, issu du catalogue d’exposition ‘‘Time is Tomi - Le temps en héritage’’. Un squelette qui danse avec une jeune femme sensuellement charnue, danse macabre où pour une fois une des calavera, la danseuse, n’en est pas une, puisqu’elle y est représentée en chair et en os....  Au premier regard, toutefois, et d’un certain point de vue, celui de l’illustration.

    Evidemment réalisée en volume, à y regarder de plus près, si on en fait le tour; ma ‘‘vivante’’ est déjà corrompue, attaquée par une corrosion en évolution, Visage, coude et doigt, laissent en effet apparaître les ossements, contrairement à la donzelle ungerienne.

    Ici, pas de ‘‘rapt’’, elle consent pleinement à sa décomposition en cours...

    La femme ‘‘Faustienne’’ vend son âme, donne son corps au squelette, pour finalement se prostituer avec la mort. Son pulpeux séant offert en premier plan au spectateur, qui ne peut en faire abstraction, évoque une scène de ‘‘Pole Dance’’, d’où la ‘‘barre’’, agrémentée symboliquement d’une lanterne rouge, en clin d’oeil à celles qui signalaient la présence de catins aux coins des rues ... 

     Le socle étoilé, réhaussé de facettes issues de boules homonymes, réfèrent aussi bien aux ‘‘clubs’’ de Pole dance qu’aux cirques forains, berceaux de cette discipline dans les années 20, ..

    Un cirque de la vie et de la mort.

    Baillarines de barra’’ aurait pu s’appeler ‘‘Pole Dance’’ mais traduit en espagnol; ce qui ne veut finalement rien dire dans cette langue; le titre devient plus ambigü et fait double sens : ‘‘Danseurs de barre’’, de ‘‘bar’’, vie nocturne, fricotage avec l’excès; esprit bon vivant, fleurtant avec la mort ...

     Calavera, ''Tribute to Tomi Ungerer''

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